L’avenir énergétique de l’Algérie devrait être dans le solaire ou dans l’exploitation gaz de schiste

L’Algérie, pays à fort potentiel en hydrocarbures, devra aller, à long terme, vers l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, notamment ses importantes ressources de gaz et de pétrole de schiste d’environ 600 trillions de m3, rapporte APS.Le débat est sur la place publique, il est même dans la rue comme on l’a vu le 24 février dernier qui, pour la première fois depuis la nationalisation des hydrocarbures en 1971, s’est transformé en vaste manifestation de défiance vis-à-vis du gaz de schiste.

Algérie: M. Haroun de King and Spalding ramène le débat sur le gaz et pétrole de schiste

Selon le grouvernement algerien et des certains experts comme le point de vue de Mehdi Haroun, du cabinet de consulting pétrolier King and Spalding, lors de la conférence mercredi à Alger sur l’avenir de l’industrie pétrolière et gazière en Afrique du Nord, d’après cette source.

Tous les experts le reconnaissent : dans une quinzaine d’années, le pays aura épuisé ses réserves pétrolières.

Unique rente, les autorités, incapables de s’affranchir des hydrocarbures et de relancer une économie productrice de richesses, semblent résolues au choix du gaz de schiste. Cela s’avère nécessaire à l’Algérie pour “préserver sa sécurité énergétique, répondre à ses engagements contractuels internationaux et poursuivre le financement de son développement économique et social”, a-t-il dit.

M. Mehdi Haroun estime que les hydrocarbures non conventionnels devraient prendre leur place dans le bouquet énergétique de l’Algérie, tout comme les énergies renouvelables.

Pourtant, un nombre important des citoyens algerienestiment que l’évolution énérgetique devrait se faire dans le solaire.C’est en tous cas la conviction exprimée par un nombre croissant de participants à un débat qui est désormais sur la place publique même si les autorités algériennes et les monopoles chargés de la gestion du secteur de l’énergie n’ont rien fait pour l’encourager, c’est le moins qu’on puisse dire . Relayant la protestation de la population d’In salah et des manifestants de beaucoup de villes algériennes, rien qu’au cours de la semaine écoulée, on a entendu un ancien ministre et candidat à la présidentielle comme Ali Benouari affirmer que « l’exploration comme l’exploitation du gaz de schiste doivent être rejetées ».

Ali Benouari préconise comme beaucoup d’autres l’ont fait avant lui, de diversifier notre économie et nos sources d’énergie. « Le Sahara, dit-il, nous offre justement la plus grande et la plus inépuisable d’entre elles, l’énergie solaire ». « L’alternative au pétrole et au gaz conventionnels, ce n’est pas le gaz de schiste, c’est le soleil ! », clame l’ancien ministre .

La mise en valeur du potentiel de schiste en Algérie a soulevé beaucoup de débats au point où, janvier dernier, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a brisé son long silence en affirmant que l’exploitation du gaz de schiste en Algérie “n’est pas encore à l’ordre du jour”. Difficile de croire une telle assertion, cependant, quand on connaît la réalité économique et la crise qui se profile.

  • Le solaire moins cher ?

L’ancien PDG de NEAL livre quelques repères chiffrés sur le coût économique des différentes solutions disponibles. Selon les estimations de Tewfik Hasni, la production d’électricité par le solaire thermique serait d’ores et déjà l’option la moins coûteuse. La production de 2000 MW d’électricité produite par des centrales utilisant le solaire thermique ne dépasserait pas 10 milliards de dollars sur une période de 50 ans « même en intégrant les coûts de recherche et de développement”. Le gaz de schiste demanderait de son côté un investissement minimum de 43 milliards de dollars pour la production des 20 milliards de m3 de gaz nécessaires à la production des mêmes 2000 MW d’électricité pendant la même période de 50 ans. Le nucléaire, option également évoquée par les autorités algériennes, reviendrait encore plus cher avec un coût estimé à 50 milliards de dollars pour 2 centrales de 1000 MW chacune exploitées également pendant 50 ans.

  • Les énergies renouvelables boudées par le gouvernement algerien

Le gouvernement algérien n’ignore certainement rien de ces données. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a annoncé dès 2011 un programme colossal de développement des énergies renouvelables qui devrait permettre de produire la quantité astronomique de 24 000 MW en 2030. Le problème c’est que ce programme est malheureusement aujourd’hui très en retard et seule la centrale expérimentale de Hassi R’mel est aujourd’hui fonctionnelle avec une capacité de 25 MW. Soit tout juste un millième du programme annoncé…. Un programme qui souffre aussi, selon Tewfik Hasni, d’une « focalisation excessive sur le photovoltaïque » pour lequel deux projets d’une capacité totale de 400 MW sont en cours de réalisation qui « seront équipés avec des panneaux importés de Chine alors qu’une entreprise algérienne comme Condor est capable de les produire localement et risque de renoncer à cette activité faute de commandes ».

Le monopole de Sonelgaz en question

Beaucoup d’experts algériens considèrent que la volonté politique de développer les énergies renouvelables, au delà des effets d’annonce , est aujourd’hui absente. Pour mettre en œuvre un programme aussi ambitieux, la plupart d’entre eux considèrent qu’on a fait de mauvais choix qui peuvent expliquer le retard pris par le programme national des énergies renouvelables. Tewfik Hasni, avec beaucoup d’autres, ne comprend pas en particulier qu’on ait confié dans ce domaine un monopole à Sonelgaz « alors que la loi a consacré l’ouverture du secteur à l’ensemble des acteurs algériens ». Pour tenter de rattraper le temps perdu, il propose notamment de « remettre NEAL, qui est aujourd’hui en sommeil, dans la course » et d’envisager des partenariats public–privé. « Le saoudien ACWA peut être un partenaire » recommande également l’expert algérien qui regrette que « les décrets pour les tarifs du solaire thermique et du photovoltaïque qui seraient des incitations puissantes au développement de la production n’existent toujours pas ». Ne vous inquiétez pas, c’est un sujet dont on va entendre parler encore très souvent au cours des prochaines années.

Sources: Algerie-focus.com, Ecofin, EIA

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